Publié par : didier1 | 27 août 2008

Douce France…

De retour d’un séjour de trois semaines en France, en panne de blog depuis presque un mois, et inviteés par mes parents pour fêter « les noces d’or » soit leurs 50 ans de vie commune… Je vous livre à chaud mes « lettres persanes » relatant les tribulations de 6 israéliens de « 12 ans d’âge » de retour sur le sol français après plusieurs années d’absence pour la plupart d’entre eux.

Soldes d’été mises a part, un périple incluant l’Ile de la Jatte a Neuilly sur Seine, la banlieue de Troyes, les Châteaux de la Loire et la région de Dieppe.

Fouette cocher!

Au depart de Ben Gurion, ca ne rate jamais, c’est la cohue traditionnelle du contrôle d’identité « made in Israël » qui nous attend avec ses questions rhétoriques du style:

– « Ou avez-vous appris l’hébreu? » ou « Comment s’appelle votre tante qui habite au kibboutz Erez? »

Une fois le contrôle effectue, c’est le check-in, ou on nous explique une fois de plus qu’il n’y a plus de sièges en « exit », même pour ceux qui ont des grandes jambes… alors pour faire « contre mauvaise fortune bon cœur », on se rue vers le célèbre duty-free et le shopping commence!

Il n’y a qu’a Ben Gurion ou je « biche » rien qu’a observer la frénésie d’achats des « tsabress » en transes… ceux-là mêmes qui achètent les parfums par 4 (le quatrième est gratuit!), les alcools par 2 (offre tarifaire par paire) ou le vin par 5 (la, c’est la cinquième bouteille qui est gratuite!) 

Lechaim!

A propos de conso, savez-vous que l’israélien est le meilleur consommateur du monde selon les derniers classements?

Dans l’avion, c’est le rush sur les couvertures et les oreillers, car pour une raison inconnue il y en a toujours moins que de passagers, alors « mi shetofess, tofess! » ou plus clairement seuls les proactifs seront servis.

Puis c’est le coup des écouteurs a 10 shekels, mais la encore c’est difficile de « faire du blé » avec les locaux qui connaissent la chanson pqr coeur…et branchent les écouteurs de leurs i-pod sur la prise située sur le bras de leurs sièges!

Bref, on est arrivés entiers a CDG et il ne restait plus qu’à aller chercher la voiture de location…je vous évite toute la parasha, mais en deux mots la réception du véhicule n’a pas pris que les trois minutes tant vantées par les services commerciaux d’Avis pour les possesseurs de la carte Président Club…et le double sur classement n’est opérable que sur les modèles jusqu’à la catégorie D! Sans commentaire… »less for more bucks! »

On est arrivés a L’Ile de la Jatte, sise à Neuilly-sur Seine, ou se trouve l’appartement de mon beau-père, qui nous le prêtait gracieusement. Le temps de comprendre les deux codes, l’ascenseur a clef privative, on était « chez nous » en moins d’un quart d’heure. On a pas demandé notre reste et on est allés se coucher vite fait, bien fait.

Ce n’est que le lendemain qu’on a compris que cette ile était un petit paradis a quelques encablures du periph’, face aux tours majestueuses de La Défense mais préservée du bruit des voitures. Paradis des joggers, des pêcheurs et des tennismen avec son club sur le bout de la presqu’ile….calme, luxe et volupté!

L’ile abrite un mini salon de l’auto permanent avec ses « Behemes » et ses « Mercos » par dizaines et aussi ses Hammers, ses Ferraris et son coupé  Bentley …sans compter le contingent de Smart toutes options pour aller au bureau. Bref, le garage de la résidence « Neuilly Marine » ferait pâlir plus d’un aficionado de la belle mécanique!

On trouve sur l’ile dans le désordre: un musée de la nature, un rucher et des péniches le long des quais qui mènent à un mini port de plaisance…et surtout une bonne boulangerie qui propose « la Parisse », une baguette au superlatif: croute craquante, mie à larges alvéoles de couleur bise et un tarif en rapport: 1,50 Euro la pièce!

Alors, après le jogging, on attaquait vaillamment le petit déj’, qui n’avait de petit que le nom, avec plusieurs exemplaires de la « Parisse »,  avec du beurre sale de « La motte aux cristaux de sel » de la marque Président et de la confiture à la fraise a 65% de fruits…le tout trempé dans un thé russe fumé…a Neuilly, fait comme les neuvillois!

Dernier jour des soldes parisiennes oblige, on est allés à Marque Avenue: un « outlet center » situé sur l’Ile Saint Denis non loin de la, pour une journée de shopping en famille…et faire un préchauffage de la Carte Bleue, un peu comme quand on allume le chauffe-eau pour la première fois après l’été pour affronter les premiers frimas de l’automne!

Petite bataille et maigre butin, car les prix ont tellement flambés à Paname que même avec les soldes de 30 a 70%, que ca reste cher pour des petits israéliens en vacances, même sponsorisées!

Passons aux choses sérieuses, c.a.d les activités, car il faut occuper 4 enfants âgés de 10 a 17 ans afin qu’ils ne vous saoulent pas a longueur et que le séjour ne se résume pas à la formule:

Vacances réussies = grasse matinée + internet (facebook et chat) + i-pod + dvd

Ca, on peut le faire à Sion sans se déplacer…                                                                 

Alors, toujours dans le désordre, nous avons:

pris le « Bateaubus », un bateau-mouche qui démarre et s’arrête à différents endroits de la Seine comme un bus sur l’eau avec accès illimite à la journée. C’est beaucoup moins « prise de tête » que le bateau-mouche classique ou un gonze vous farcit d’explications a la vitesse d’une Kalachnikov et on peut non seulement se garer gratos devant la Tour Eiffel, mais aussi prendre son temps pour flâner entre deux arrêts;

visite le Pavillon de l’évolution du Jardin des Plantes. Rénové de frais et abritant une superbe expo sur les cétacés (c’est assez, dit la baleine!). Prévoyez une demi-journée un jour de pluie et ce n’est pas ce qui manque a Paris en été;

profite de l’opération « 3 jours, 3 euros », pour aller au ciné voir « Wall-E », le petit dernier des studios PIXAR…chamuuud!;

fait une grande promenade le long des canaux et des écluses du Canal Saint Martin jusqu’au Bassin de la Villette un jour ou la circulation était interdite au public et apprécié « Paris Plage », la transformation des quais en plage avec jeux pour enfants, transats…et même ginguette au bord de l’eau…Delanoë s’en sort bien et double la mise avec ses « Velibs » qui sillonnent Paris en tous sens.

Ca, c’est pour Paris et la fin de notre première étape.

Direction Troyes, ville de Rashi et célèbre pour ses textiles et ses magasins d’usines. Puis les environs de la ville et plus particulièrement Saint Parre au Tertre, commune de Bellay , qui abrite la maison de Dominique la tante de ma femme.

Jolie propriété de style anglo-normand avec structures en bois, le tout peint en vert pistache clair du meilleur effet avec un jardin taille au cordeau et de somptueux massifs de fleurs. A cote de la maison elle-même, un « poulailler » restauré en une surface vitrée au sol de pierre et desservie par un escalier de métal pour obtenir un volume harmonieux dont les zones sont signalisées par des peintures de couleurs vives tranchant les unes sur les autres tout en faisant preuve d’un gout parfait.

Ce fut notre domicile pour trois nuits et j’ai enregistré dans ma mémoire cette sensation de déconnection totale et complète quand je lisais sur un vieux transat en rotin a l’ombre du toit avec vue sur la pelouse et le potager… 

Barbecue de poisson, légumes du jardin et cure de jouvence. Plongeon sous la pluie battante dans la piscine derrière les dépendances avec vue a 180 degrés sur les champs de blé fraichement coupés avec des bottes de foins roulées et dispersées artistiquement en désordre sur toute leur surface.

Promenades en bicyclette autour du Lac de Lusigny, pédalo sur le lac et baignade en famille à l’abri des curieux massés sur la plage…pique-nique à l’ombre des grands arbres et sieste réparatrice avec le frémissement du vent dans les branchages.

Faire le plein d’énergie, se ressourcer en courant dans les champs et en nageant dans les lacs (a l’odeur suave de vase, trés bonne pour la sante au demeurant). Reverdir son esprit, opérer la photosynthèse de la sphère supérieure grâce a ces paysages bucoliques…

Retour sur Paris, shabbat gastronomique puis direction les Châteaux de la Loire.

Chambord et sa majesté, son grandiose escalier a double hélice sans parler de sa forêt qui a la superficie de la région parisienne!

La rigueur du château fort alliée à la délicatesse des tours et tourelles a l’italienne, ses douves ou l’on peut se promener en barques et ses écuries ou nous avons commencé notre journée par un spectacle équestre de toute beauté.

Pour moi, Chambord, c’est avant tout le lieu de tournage du film « Peau d’âne » avec Jean Marais dans le rôle du roi et une inoubliable Catherine Deneuve dans le rôle titre. Le reste, c’est la magie de ces lieux quasiment vides qui laissent place à l’imagination pour revivre ces scènes d’anthologie.

Puis Chenonceau et ses jardins splendides. Bâti sur le fleuve et intimiste, ses modestes dimensions n’obèrent en rien de sa splendeur. Je retiendrais la Chambre verte et son petit bureau contigüe qui a une vue plongeante sur le fleuve et l’ile en son milieu et d’ou Catherine de Médicis a dirige la France.

Quelle beauté et quelle simplicité tout a la fois. C’est certainement la définition de la perfection: celle des volumes, des arches, des harmonies et des camaïeux générés par les fleurs issues des jardins et superbement mises en valeur dans toutes les pièces du château pour le plaisir de nos yeux et de notre odorat également sollicité…

Un passage a Cheverny, le château qui a inspiré Hergé et son château de Moulinsart appartenant au Capitaine Haddock. Puis fin du parcours a Amboise de nuit pour un aperçu du château illuminé la nuit et les rives du fleuve également mis en valeur.

Retour sur Paris, shabbat gastronomique puis direction Dieppe et ses environs

Saint Aubin le Cauf, prés d’Arques la bataille à un quart d’heure de Dieppe et lieu-dit ou se trouve la maison de campagne de mon beau-père. Elle est petite, construite en briques rouges et en structure de bois, elle est surmontée d’un toit en chaume qui lui donne son petit coté « maison de Blanche Neige ».

Meublée d’époque et surchargée de meubles massifs, sans oublier l’horloge en coin, elle dégage la suavité des demeures de caractère et ou l’imagine volontiers les générations qui se sont succédées dans ce salon et ces petites chambres a l’étage.

En Normandie, il pleut souvent, c.a.d plusieurs fois par jour en alternance avec de brèves éclaircies qu’il faut saisir entre deux averses. Cela exprime l’indécision normande du « Pt’ être ben qu’oui, pt’ être ben qu’non » tant il est difficile de trancher face à ces variations météorologiques si soudaines.

Toutefois, c’est « entre les gouttes » que nous avons couru chaque matin, fait du vélo au bord des étangs peuplés de canards et de cygnes. Nous avons testé les installations du Centre de soins de Dieppe et sa piscine d’eau de mer ainsi que sa thalasso haut de gamme. Un hammam avec vapeurs d’eucalyptus aux vertus libératrices pour l’appareil respiratoire, des douches multi jets et un espace de lecture face à la mer…un peu de poesie dans un monde de brutes!

La plage de Dieppe et ses galets ou on se tord les pieds et sa petite maisonnette qui accueille l’opération « Lire a la plage » ou j’ai profite d’un après-midi maussade et pluvieux pour terminer un Peres Reverte très original.

Barbecue de poisson « cuit à l’unilatérale » selon la recette apprise a Troyes chez nos hotes. Baguettes et beurre sale selon une tradition désormais bien établie…

Retour sur Paris, shabbat gastronomique puis clôture du voyage a Eurodisney pour une énième visite du royaume des rêves ( et ou la réalité coute tout de même 49 Euros par rêveur plus 8 Euros pour le parking!).

En quelques mots, je remercie:

– mes parents de nous avoir invites pour célébrer leurs noces d’or en famille;

– Ma sœur et mon beau-frère pour leurs deux superbes shabbatots parisiens a « Boboland »;

– Papylou et Fafa, mes beaux-parents, de nous avoir prêté leurs résidences principale et secondaire;

– Dominique et Alain pour la mise a disposition leur royal poulailler et leur acceuil non moins princier;

– Caco pour une belle journée sur les bords de Marne;

– Ma tante Denise pour le pret de son appartement pendant le Shabbat.

Merci a tous, nous avons kiffé de vous voir et d’échanger avec vous. on vous envoie les trois couples qui viendront squatter un après l’autre dans les plus brefs délais.

Le retour fut mouvementé et c’est harassés de la fatigue du vol de nuit que nous avons replongé dans la prepar’a Sion du Shabbat Haggadol qui s’annonçait déjà en grande pompe…


Réponses

  1. Merci pour cette superbe balade, on s’y croirait

  2. Chere Michelle,

    Merci pour ton feedback chaleureux et ravi de constater qu’un post de plus de 2000 mots, et crois-moi j’ai mis l’ABS, puisse ravir encore des lecteurs si presses de nos jours…

    Shabbat shalom,

    Didier

  3. Chalom Uzbek

    a Dieppe (tout a coté) t’aurais pu admirer le plus petit fleuve de France (1300 mètres de sa source a son embouchure…)dans la ravissante petite ville de Veules les roses

    tu pourrais bosser pour « le routard »

    donc tu étais en forme pour la Britt du petit Akhia
    qui ne tardera pas a etre le Maitre de son Eliahou de père

    amitiés
    Menahem

  4. Excellent billet, tres image et tres expressif. Mmm, bienvenue au Proche-Orient, ou je te souhaites de pouvoir conserver cette serenite de ta douce France estivale, malgre les soubressauts de la region. A bientot pour d’autres posts…

  5. Cher AX,

    Les vacances sont derriere nous et il me faudra me repasser souvent ces images de verdure, de calme et de serenite pour affronter le quotidien…

    En avant-premiere d’un post qui s’intitulera « SHerut lakochot », je me debat dans une problematique kafkaienne avec les fournisseurs israeliens de services telephoniques et internet (que j’avais evoque dans le post « Kedai lecha »).

    @ suivre…de tres pres!

    Chodesh tov oumevorach,

    Didier

  6. Salut Didier
    le canard enchainé de ce mercredi te parodie -lol-
    en effet il consacre sa page 6 a un roman (encore histoires de juifs et d’israel) cous le titre
    « Investigue a Sion »

    chabat chalom

  7. Cher Rambo,

    Je suis flatte d’etre parodie par le Canard…mais je ne fais pas le coq pour autant!

    Tant Sion (tension) que tante a Sion (tentation), l’apres Sion ( la pression) monte et c’est l’occ’ a Sion (l’occasion) de se montrer preste a Sion (prestation).

    @+,

    Didier


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